Gaz naturel: moins de consommation, plus d’écologie

«Gaz naturel, le grand oublié» titrait la Revue Automobile en avril 2018. De fait, le gaz naturel a déjà une longue histoire. Et il pourrait jouer un rôle clé dans la maîtrise durable des émissions de CO₂ à l’avenir.

Les Chinois utilisaient déjà le gaz naturel pour extraire le sel il y a quelque 2000 ans. En 1860, l’inventeur Étienne Lenoir, originaire de la province de Luxembourg en Belgique, brevette le premier moteur à gaz opérationnel. Trois ans plus tard, bien avant la mise en service du premier moteur diesel en 1898, il couvre avec une distance de 20 km en faisant l’aller-retour entre son atelier parisien et Joinville-le-Pont.

Le gaz naturel (brut) est un mélange gazeux d’hydrocarbures dont la composition chimique peut varier en fonction de l’emplacement du gisement. Il est généralement principalement composé de méthane (formule chimique CH₄), qui ne compte qu’un atome de carbone par molécule. En Suisse, cet hydrocarbure est, en tant que carburant, mélangé à du biogaz.

Le gaz naturel est combustible, incolore, le plus souvent inodore et sa température d’inflammation est de 600 degrés environ. L’eau et le dioxyde de carbone sont les principaux produits de réaction générés par la combustion. Même lorsqu’il se compose de gaz naturel fossile, le GNC libère jusqu’à 25% de CO₂ de moins que les carburants classiques lorsqu’il est brûlé dans le moteur. La combustion du GNC est donc plus propre que celle de l’essence et du diesel: elle ne dégage presque pas de particules fines et ses autres émissions nocives pour l’environnement sont nettement moindres.

Économiser à la pompe
Les propriétaires de véhicules GNC ont également de quoi se réjouir à la pompe: selon les modèles, il leur en coûtera souvent moins de six francs pour parcourir 100 kilomètres. Comparé aux carburants classiques, le GNC est donc une alternative particulièrement avantageuse. En faisant le plein de GNC, l’automobiliste économise environ un tiers de frais de carburant par rapport à l’essence et au diesel. Le GNC est disponible sous forme comprimée dans le réseau de gazoducs ainsi qu’à la pompe et est injecté dans le réservoir du véhicule à une pression de 200 bars.

Le contenu énergétique d’un kilo de GNC équivaut environ à celui de 1,5 litre de super ou de 1,3 litre de diesel. Autrement dit, le contenu énergétique du GNC est supérieur de presque 50% à celui d’un litre d’essence: 13,3 kilowattheures (kWh) contre 8,6 kWh. Un litre de diesel a quant à lui un pouvoir calorifique de 9,9 kWh.

Le biogaz, obtenu par fermentation de tous types de biomasse, est encore plus propre que le gaz naturel ordinaire. Il est produit dans des installations de méthanisation en fermentant aussi bien des déchets que des matières premières renouvelables. Après un raffinage adéquat, le gaz contenant du méthane ainsi obtenu présente les mêmes propriétés que le gaz naturel. Le biogaz peut donc être utilisé en tant que carburant proche de la neutralité carbone dans les moteurs de véhicules. Selon Christian Bach, responsable de la division Technologies de propulsion automobile de l’Empa, la Suisse serait potentiellement en mesure de couvrir les besoins en biogaz de quelque 400’000 véhicules GNC. (shr, 29 avril 2019)